L’endos du livre le présente de cette manière :
Pendant 4 ans, ma femme, Lorraine et moi avons fait des tournées de conférences partout au Canada. Nous allions d’une ville à une autre pour prendre la parole devant des organisations et des écoles, ainsi que dans des foyers. Nous avons consacré du temps de qualité à discuter, à lire et à interviewer des gens de différentes cultures vivant à l’extérieur du Québec. Nous avons appris à mieux connaître ceux et celles qui nous invitaient et à regarder la vie par leur fenêtre. Nous avons été renversés de voir combien les gens se connaissent peu les uns les autres. Ce fût un investissement vraiment profitable, et une très belle histoire en est sortie.
Au cours de nos conférences, chaque fois que j’ai évoqué les thèmes du présent livre, que ce soit au Canada ou aussi loin que les régions subsahariennes de l’Afrique, j’obtenais le même résultat : les gens découvraient une réalité qu’ils ignoraient. Les idées que beaucoup de gens entretenaient au sujet des relations brisées entre francophones, autochtones et anglophones (ou entre groupes ethniques en Afrique) ont été remises en question ou même transformées. Une suggestion revenait encore et toujours : « Publiez cette intrigante histoire de « Québec, l’orphelin qui a grandi et qui vit au Canada, cette famille reconstituée et souffrante… » Regarder l’histoire par cette fenêtre inhabituelle s’avère tellement utile et procure un si bel espoir. »
Et voici un extrait :
À l’automne 2001, j’ai rencontré Donald et Lorraine Gingras à Arlington Beach, en Saskatchewan. Donald m’a raconté son parcours de vie et m’a parlé du Québec. Pour la première fois, j’ai compris les antécédents du Canada français et son désir d’être reconnu en tant que « société distincte ». En conversant avec Donald, je lui ai dit que j’avais entendu beaucoup d’histoires sur le peuple francophone qui parlait de se séparer et d’autres sujets. Je lui ai dit que j’avais l’habitude de dire auparavant: « Pourquoi est-ce qu’ils ne retranchent pas le Québec à la frontière de l’Ontario et du Québec et qu’ils ne l’envoient pas patauger dans l’océan ? Ils peuvent bien se séparer, tant qu’à moi ! »
En regardant par la fenêtre de Dieu, j’ai découvert que j’avais tort d’adopter cette attitude envers le Québec. Dans son témoignage, Donald a parlé de réconciliation. Il m’a regardé droit dans les yeux, moi, un autochtone, et m’a dit: « Bert, je suis désolé pour ce qu’on a fait aux autochtones, pour avoir envahi vos terres et les avoir achetées avec des babioles… » C’était la première fois que j’entendais prononcer une demande de pardon aussi chaleureuse et sincère. Je lui ai répondu : « J’accepte votre demande de pardon. Si c’était possible, je l’accepterais au nom de tous les autochtones. »
On a tous entendu dire que des autochtones sont en train de négocier avec les Canadiens français et les Canadiens anglais pour obtenir des droits territoriaux et que des blessures passées sont maintenant exposées publiquement. On a vu le Gouvernement parler d’acheter la paix par des accords financiers ou des compensations matérielles. Et, comme tant de gens l’ont remarqué, l’argent ne peut résoudre à lui seul les problèmes sociaux et personnels de mon peuple. Ce n’est pas plus d’argent, plus de pouvoir, et ce n’est certainement pas un plus grand isolement dans nos réserves qui va résoudre nos problèmes. Le message de Donald, celui de la fenêtre de la Réconciliation, nous a rappelé que nous sommes appelés à vivre dans un but plus noble.
Signé : M. Bert Genaille, conférencier et chanteur autochtone, Régina.
Mes commentaires personnels :
L’auteur de ce livre sera invité par notre assemblée au cours de la prochaine année pour venir présenter sa vision du Québec par rapport au Canada anglais.
Très bon livre pour ceux et celles qui aiment l’histoire. Il s’agit de l’histoire du Québec qui est présentée sous forme de séances de counselling imaginaires. Un peu comme si la personne en counselling serait le Québec personnifié comme un enfant qui souffre et qui mène la vie d’un orphelin, dans une sorte de foyer d’accueil britannique, composé d’enfants autochtones et de leurs ennemis jurés d’Europe, les petits Anglais, qui sont les enfants naturels de cette nouvelle famille reconstituée. Par contre, il ne s’agit pas d’un roman parce que plusieurs chapitres contiennent de précieux renseignements historiques.